kukka.lykoori

Faire vrai consiste à donner l'illusion du vrai

Lundi 22 septembre 2008 à 21:42

Le dimanche 21 septembre à 20h48

 

Un vide. Un néant. Absolu.

Pour la première fois, je ne parviens même plus à écrire.

Mon dernier échappatoire, mon ultime bastion. S'est écroulé.

Car pour pouvoir écrire, il me faut avoir des sentiments. A exprimer.

Et je suis vide.


 

Un fantôme inexistant, même pas formé de l'étrange plasma de l'âme que l'on peut observer (ou pas) habituellement chez ces créatures de l'imaginaire terrifié. Non je ne suis rien.

Je ne pense plus donc je ne suis plus.



Non pas qu'il ne se soit rien passé au cours des vingt-quatre dernières heures. Loin s'en faut. Non pas que ces divers évènements (égarements ?) n'aient suscité en moi les plus vives émotions. Positives ou négatives. Non pas que j'ai connu l'une des plus grandes crises de nerfs qu'il m'ait jamais été donné de faire. La plus stupide du moins.

Mais plutôt au contraire que mon cœur et mon esprit ont déjà sacrifié toute leur substance sur l'autel de mes émois et pensées. Et qu'à présent, il ne me reste plus rien “to deal with”, comme on dit. Sauf peut-être la force de prendre un crayon et d'essayer de traduire plus qu'approximativement mon état de décombre intellectuel après le ravage de deux armées opposées. Les ruines, lassées, errent.

“J'avance dans l'éternité des miroirs cassés/Le sable dans mes yeux brûlés achève de s'écouler.”
(Arrakeen)


***

Il y eut les bolas enflammées, leurs yeux bruyants, le grondement. Et l'adrénaline.

Il y eut la peau de son ventre contre le mien, nos yeux, nos remarques acides. Ses ironies.

Il y eut sa révélation, ma colère terrorisée, sa solitude. Ma honte nerveuse.

Il y eut cette attente aux mille tours, cette incapacité déçue, ce soulagement. Et ce vide. Il y eut un bonheur que je n'apprécie pleinement que maintenant, un autre qui ne fut qu'éphémère intensité qui me fait douter à présent ; il y eut un malheur terriblement solitaire par sa dualité.

Et ce vide nerveux.


***


Edition : Lundi 22 septembre à 20h14 : Il semblerait que finalement je sois presque parvenue à écrire malgré tout. En extrayant par la force les souvenirs de ma mémoire craintive et bloquée. Il semblerait aussi que cela n'ait pas exorcisé pour autant mes crises de nerfs noyées dans un océan de léthargie. Aujourd'hui encore.           Vivement que mon kheffier ne m'étrangle plus.

 

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