kukka.lykoori

Faire vrai consiste à donner l'illusion du vrai

Dimanche 29 août 2010 à 23:59

Place du P.
29/08/10

                     Les tâches de lumière se resserrent imperceptiblement entre les graviers de la place. A l'image des lueurs de la raison.
Il paraît que nous sommes étranges. Bizarres, déplacés, inhabituels, anormaux ; et nous ne nous en plaignons pas. Moi-même, je l'ai longtemps cru, sans modestie - et je le pense toujours. Cependant, le propos peut être nuancé : au départ, je pensais que nous allions être - et nous le fûmes - incompréhensibles pour les autres, pour le reste du monde, comme une analogie au célèbre proverbe. Ceux qui ne sont pas compris par ceux qui ne me comprennent pas peuvent me comprendre (et vice versa).

C'est faux.

Et je ne parle même pas d'être identiques. Depuis quatre ans maintenant, je connais une personne très chère à mon coeur qui est fondamentalement différente de moi, et pourtant nous avions cette capacité infinie de compréhension l'une envers l'autres. Je parle au passé, car enfin tout se lasse et elle-même ne me comprend plus pour ce qui est de lui. En effet, cette relation est particulière au-delà de tout ce que vous pourrez imaginer ; en revanche, je ne soutiendrais pas que l'on s'aime plus que d'autres. Nous sommes plutôt deux intrus éjectés, s'accrochant et s'écorchant l'un à l'autre car sinon nous sommes seuls dans l'immensité et la grisaille. C'était seulement là que j'avais ma place, et pourtant, peu à peu les contours de notre bulle s'estompent, s'effritent, se déchirent. Or, pour la construire, j'avais brisé tous mes autres points d'ancrage.


Ainsi je chutai.



Et l'ombre règna sur la caillasse.

Mercredi 9 juin 2010 à 17:32

L'abus de débordement lacrymal nuit gravement à votre acuité visuelle


Deux miroirs, parfaitement complémentaires. Les défauts de l'un font les qualités de l'autre. J'ai une moitié de coeur emmurée dans chacun, et pourtant il faudrait que je choisisse, que je découpe aux ciseaux crantés cette limite. L'un me touche trop et ça m'énerve. L'autre pas assez et ça m'énerve. L'un m'attire physiquement, l'autre mentalement. Ils finiront de me rendre schizophrène. Mayday, mayday. Quand j'appelle, celui qui ne peut m'aider répond, et celui qui pourrait m'aider ne répond pas. Celui qui ne me répond pas est celui qui pourrait m'aider, celui qui me répond ne le pourra pas. Effet miroir, à l'infini. 

Dimanche 2 mai 2010 à 17:58

Les chats noirs qui me passaient entre les jambes, ces inconnus qui nous surveillaient du haut de leur baie vitrée... Hallucinations, croyances imposées par mon subconscient à l'esprit raisonné, écrasé sous le poids de la fatigue. Les gens l'ont pourtant toujours dit : le sommeil est important. Le problème n'est pas tant de savoir ce qui est important ou non ; c'est d'être capable de prendre des mesures en conséquence. Je devrais le laisser à sa philosophe russe, je suis capable de m'en sortir sans. Belle théorie. Le gouffre m'ouvre ses bras, et il y a un trou dans mes entrailles.
Nos cigarettes nous trouaient les mains, et à travers ces tunnels de chair, on pouvait entrevoir l'espoir se diluer en fumée dans la nuit.

Mais peut-être était-il lui aussi une hallucination.

Mercredi 7 avril 2010 à 19:50

Encore une bouffée ou deux, et puis tournez manèges dans ma tête. Quand mes idées font de telles farandoles, j'en viens à oublier tous ces problèmes si futiles qui me prennent cependant tellement la tête. Lorsque vous avez mal quelque part, votre cerveau se focalise sur cette douleur et l'amplifie ; c'est pourquoi il faudrait que je m'occupe l'esprit ; mais mon esprit à moi, c'est un puzzle. Lézardé, morcellé, déchiré, écartelé. De partout, dans toutes les dimensions.
Alors laisser un bazar artificiel s'installer à la place, ça m'apaise. J'écoute la vie qui monte des trottoirs en contrebas. Jeudi soir en ville étudiante. Les échos d'alcool dansent à mes oreilles. En bas, l'agitation de la vie empressée, en haut le calme de l'infini serein. Contempler les étoiles achève de m'apaiser. Si seulement je pouvais m'y rendre, m'y jeter à corps perdu.


Il serait tellement beau de pouvoir plonger vers le haut.

Dimanche 28 mars 2010 à 20:01

Vieillerie inachevée (comme souvent) de l'été dernier :


PORTO

 

Nos yeux fièvreux, entaillés, assoiffés de faim
Nous suggéreraient de nous prendre par la main
Puis nous pourrions danser entre ces murs hautains
Et fêter le chatoyant passé de demain.

[Senteurs de chlore et de maquillage
Vapeurs tournoyantes des vins et du sel
Ballet d'innombrables ailes dans la trame infinie
De la descente des nuances crépusculaires.

Maisons de poupées russes, têtes hautes, orgueil conservé
Malgré la brûlante déchéance du passé -
Improbable emboîtement du vieux, du récent
Héritage ancien figé, incessamment renouvelé.]

[...]

Dimanche 21 mars 2010 à 14:28

Je deviens folle, complètement folle. PLus de nerfs, plus de réponses physiques proportionnelles aux informations psychiques. Je ne sais même pas comment je pourrais être aidée. Ce qui me rend folle est ce qui tient à mon bonheur. Je ne pourrais plus survivre longtemps à ce train-là.

Lundi 8 mars 2010 à 18:54









HATE







 

Lundi 8 mars 2010 à 13:48

Tout ce qu’on possède… soit on en veut plus, on cherche à l’améliorer jusqu’à ce que tout s’effondre, soit on le perd un jour, tout bonnement.

 

*Elle a du sable dans les mains, et tandis que s’écoule la clepsydre du Temps, elle en sent les grains s’évader inexorablement, sans qu’elle ne puisse les retenir, portés par un vent meilleur vers l’horizon. Tellement inaccessible pour une âme clouée en tailleur sur la plage déserte. Peut-être que le soleil se couche, ou bien qu’il pleut ; peut-être que ces ombres qui menacent son dos sont des falaises ou bien des dunes – cela ne revêt aucune importance, elle est aveugle. Toute l’eau de la mer s’écoule de ses yeux, elle a envoyé quelques timides bouteilles à la mer, rédigées en mandarin – mais personne n’est là. Elle essaye maladroitement d’emprisonner une nouvelle poignée de sable, mais dans sa précipitation, elle en fait tomber plus qu’elle n’en ramasse.

 

Les vagues viennent mourir à l’infini.

 

Mercredi 30 décembre 2009 à 18:18

 
                         Un milliard de films, pour un unique scénario. Je nous vois déjà, dans la fin noire d'une journée, lui annonçant la fin noire d'autre chose, ce que j'ai sur le coeur. Promis, si d'ici ce soir là, il ne fait rien qui aille contre, je lui dis. J'en pleure déjà, misérablement, comme je le ferai sans doute dans trois jours, et lui ne dira rien, sera indifférent - en surface.


 




                     Face à la cuvette, je vide tout. J'espère peut-être me débarasser ainsi de tout ce qu'il y a en moi, jusqu'à devenir inconsistante moi-même. Un fantôme éthéré.
 
Un doliprane, un cigarillo.

                     A califourchon sur le rebord de la fenêtre, un pied sur le radiateur brûlant, l'autre sur la gouttières glacée. Je me demande vaguement pourquoi la lumière de la maison d'en face est verte, je n'ai jamais vu de gens à l'intérieur - encore une raison de se faire une infinité de films. Je rentre à l'intérieur, il gèle trop dehors. Comme toujours quand j'en suis aux comprimés placebo - les blancs -, la lune est pleine.
 
Ma pilule, de l'encens.

                    Ma tête tourne, je me cale entre le radiateur et mon lit, pour finir le cigarillo. Endlessly  tourne en boucle. Un cigarillo = 4 Endlessly. Mes cours en bordel sur mon lit, comme mes idées dans ma tête.
 

Je suis une boulimique (sentimentale).





"... et elle boit comme un trou, pour oublier qu'elle s'est trompée de rêve." (Bubble gum, Lolita Pille)

 

Vendredi 6 novembre 2009 à 20:17





T'avais tellement voulu y trouver ta place
Dans ces nuits d'euphorie et ce petit matin dégueulasse.




Quand j'veux voir les étoiles d'un peu trop près
J'mange des chips aux crevettes, j'fume du chocolat et je bois du litchi.



Cay kewl.

 

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