Au crépuscule A l’Aurore
[J'ai dû m'égarer, faire un mauvais calcul - Shades]
Des épluchures de couleur.
Voilà ce que nous sommes, les déchirures d’un arc-en-ciel, formant malgré nous une mosaïque aux cent sens. Sans sens. Nous nous rapprochons, nous éloignons, essayons de trouver la bonne combinaison. Mais la vérité, c’est que nous n’y parviendrons jamais, car enfin, il eut fallu pour cela que nous soyons tous ensemble à la bonne place. Et cela est irréalisable, car il nous manque tout simplement un élément de ce puzzle démesuré.
Non, personne n’est jamais là où il faut au bon instant. Tu me dis qu’il n’y a eu aucune déchirure.
[Alors on fait comme on a dit… - Louise Attaque]
Sais-tu que du moment où tu m’as dit d’oublier l’accroc fait dans ce patchwork de regrets, j’ai su que je n’oublierai pas ? Si tu ne me l’avais pas répété, peut-être aurais-je été capable de me mentir à moi-même. Dorénavant, je ne puis mentir qu’aux autres. Cependant, crois bien qu’au moins, je suis à présent certaine que je ne veux pas de telles chaînes avec toi. C’est mieux, “juste”. Et non, je ne me comprends toujours pas.
[This was never the way I planned, not my intentions]
Pauvre poupée, tu pleures, de larmes que tu ne possèdes pas, la cruauté de ce détestable marionnettiste qui
une fois de plus a tiré sur les fils de ton corps inerte, te faisant agir sans en connaître la raison.
Apeuré petit pantin, la vérité, c’est que tu connais ta vérité. Et tu sais également que cela te rendrait encore
plus détestable aux yeux des autres, c’est pourquoi tu préfères ne pas proférer tes pensées faites de papiers,
engendrées par la peur et créées pour l’encre qui coule, blessante et amère.
[[Encore une fille à problèmes, et encore une histoire sans fin – Alister]
Et sans début.
Ce fut une comète. Née de l’ombre, flamboyante le temps d’une respiration, et mourrant dans le regret de ses cendres. [Mais quoiqu’“on” en dise, il me semble que c’est le scarabée qui a le premier fuit cette lumière aveuglante] Il faudra en renaître, s’en relever. La grâce du Phénix en moins. Endosser à nouveau le masque du quotidien, et avoir juste imaginé.
Alors tu leur souris de cette grimace barbouillée pour l’éternité à la peinture sur ton visage, dont seules les ombres mouvantes altèrent l’expression. Il te suffit de leur susurrer avec un désespoir feint et blasé mêlé à une certitude rassurante que tu es “juste fatiguée”. Tu t’occupes l’esprit en arrangeant la scène autour de toi, distribuant paroles et regards. Ne pas être seule. Ne pas penser seule. Ne pas faire face seule à son propre reflet.
[Une nouvelle fois tout seul, échappé de la ville je fais face à la fin. – Shades]
Mais une fois que le rideau de velours étoilé s’est effondré, chère marionnette, tu te retrouves seule avec ton âme de bois. Et tu sais alors que tu n’es qu’une infime pièce de l’Eternelle Mosaïque. Solitaire et isolée.
"Là où tu échoueras bientôt
Là où on s'est échoué trop
Où il fait froid.
Tu verras bien des éclaircies
Tu les prendras pour l'infini."
-Saez-