Le dimanche 21 septembre à 20h48
Un vide. Un néant. Absolu.
Pour la première fois, je ne parviens même plus à écrire.
Mon dernier échappatoire, mon ultime bastion. S'est écroulé.
Car pour pouvoir écrire, il me faut avoir des sentiments. A exprimer.
Et je suis vide.
Un fantôme inexistant, même pas formé de l'étrange plasma de l'âme que l'on peut observer (ou pas) habituellement chez ces créatures de l'imaginaire terrifié. Non je ne suis rien.
Je ne pense plus donc je ne suis plus.
Non pas qu'il ne se soit rien passé au cours des vingt-quatre dernières heures. Loin s'en faut. Non pas que ces divers évènements (égarements ?) n'aient suscité en moi les plus vives émotions. Positives ou négatives. Non pas que j'ai connu l'une des plus grandes crises de nerfs qu'il m'ait jamais été donné de faire. La plus stupide du moins.
Mais plutôt au contraire que mon cœur et mon esprit ont déjà sacrifié toute leur substance sur l'autel de mes émois et pensées. Et qu'à présent, il ne me reste plus rien “to deal with”, comme on dit. Sauf peut-être la force de prendre un crayon et d'essayer de traduire plus qu'approximativement mon état de décombre intellectuel après le ravage de deux armées opposées. Les ruines, lassées, errent.
(Arrakeen)
***
Il y eut les bolas enflammées, leurs yeux bruyants, le grondement. Et l'adrénaline.
Il y eut sa révélation, ma colère terrorisée, sa solitude. Ma honte nerveuse.
Il y eut cette attente aux mille tours, cette incapacité
déçue, ce soulagement. Et ce vide. Il y eut un bonheur que je n'apprécie pleinement que
maintenant, un autre qui ne fut qu'éphémère intensité qui me fait douter à
présent ; il y eut un malheur terriblement solitaire par sa dualité.
Et ce vide nerveux.
***